A quatre mois et demi, Clara découvrait les bras et la douceur d'Azieb, le sourire et la patience de Sandrine ; et Pimprenelle devenait à la fois sa deuxième maison et son premier terrain de découvertes. C'est là qu'elle a grandi, fait ses premiers pas, et j'ai beau fouiller dans ma mémoire, je n'ai pas l'impression d'avoir été inquiète un seul jour de la laisser entre leurs mains 5 jours par semaine, mois après mois. Sans doute parce que j'avais une confiance totale et que je pensais qu'elles s'occuperaient forcément mieux de Clara que moi. Je ne parvenais pas souvent à calmer ses larmes de fin de journée, un petit 38.2° m'affolait et je n'arrivais pas à couper ses ongles de peur de lui faire mal... la confier à des pros me rassurait franchement.
Et puis, il n'y avait pas que le soins de base. Jamais elles n'ont téléphoné pour que je vienne reprendre fissa la miss en cas de 38.2°, tout se mettait en place avec légèreté et calme, et Clara a eu plus que sa dose quotidienne de bisous et de câlins.
Bon, d'accord, j'ai eu plus de mal avec Charlotte, la Mère sup créchiante, qui voulait couper les cheveux de Clara et me donnait des mauvais bulletins de mère pas douée. Mais elle n'est pas restée longtemps, gniark gniark... et a vite été remplacée par Fanny et ensuite Samira.
Puis y'a eu cette période où je venais chercher Clara avec lunettes noires et imper passe-murailles pour éviter le papa d'Armel, ce petit garçon qui servait à la fois de trampoline et de punching-ball à Clara... Mais c'était qu'une période, et mes deux anges gardiennes l'avaient bien compris - et d'ailleurs, pour info, Armel a bien pris sa revanche, quelques mois plus tard!
Tout ça pour dire que ce vendredi, c'était le dernier jour de crèche aujourd'hui pour Cro-mignonne, après plus de deux années de rituels primprenelliens. Une journée tout en douceur et bisous, avec un joli panier de trésors offert par Clara au matin, des câlins toute la journée (elle a réclamé leurs bras tout au long de cette dernière journée, histoire de faire le plein), des larmes qui perlaient au coin des yeux de toute personne de sexe féminin de plus de trente ans présente au moment des adieux et coeur gros en fermant la porte grise pour la dernière fois...
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