La dream team a du plomb dans l’aile. Depuis que je suis arrivée à la D5, j’ai fait le compte : voilà le douzième départ qui se profile à l’horizon, au bas mot, la moitié de l’équipage qui quitte le bateau – je porte la poisse ou quoi ?
Déjà qu’on avait perdu, dans le désordre, le cerveau le plus affûté de l’équipe, la p’tite mère de l’unité, le gentleman de ces dames, le chief on the tip top, voilà maintenant la benjamine lovely Kate qui s’en va se réchauffer le cœur en immersion totale dans son pays d’adoption, et le journal qui perd un peu de son accent irlandais. Et moi, je ne travaille bien qu'entourée d'Irlandais (je vais peut-être postuler à Grange, finalement, non?).
On le savait depuis quelques mois, mais ça paraissait bien loin, février…
Au-delà du fait de perdre ma copine de galère hebdomadaire (et avec qui je vais me plaindre de ces fichus articles en retard, moi ? et qui va boire du thé au calcaire en fin de bouclage ?), je regretterai longtemps sa douceur, sa belle humeur, son bon sens, son calme olympien, ses lendemains de la veille quand elle rejoint son clavier au radar, son accent adorable, ses conseils qui tapent toujours dans le mille, son craquant sourire, sa mug de Guinness (oui, au bureau – les gens d’Ispra ne se rendent pas compte de qui ils engagent…), ses regards horrifiés quand elle nous entend baragouiner comme de vieilles voisines d’hospice sur les prouesses scato des marmots (« elle dit caca » !, « alors, pour nettoyer le nez, je t’explique… »), ses pinceaux et ses toiles.
Et puis je regrette aussi de ne pas avoir vu quand elle avait la tête en novembre, de ne pas avoir su lui faire apprécier Brussels by night and day, de ne pas avoir davantage profité de sa présence le soir, le week-end… Et tous ces moments perdus multiplient encore la tristesse de la voir partir.
Mais la voilà prête à s’envoler pour le ciel d’Italie, plus clément pour elle et son amoureux sicilien. On va manger nos kleenex, lui réserver encore quelques jolis moments ladies only d’ici là, boucler encore deux numéros du journal, grogner en chœur parce qu’on est mercredi et qu’on a faim et mal à la tête, et se donner rendez-vous très vite, à Bruxelles (hé hé, parce qu’elle va devoir revenir, la petitoute, business oblige !), à Ispra ou à Cefalu. Parce qu’une perle comme ça, on la garde au chaud près du cœur pour longtemps.
c'est un très bel article, je partage ta tristesse d'autant plus qu'elle avait les memes qualités en tant que voisine. Et comme toi je regrette de ne pas avoir fait un petit pas pour lui faire apprecier bruxelles. je le regrette vu que, comme elle, je connais ce que c'est la difficulté d'"apprivoiser" une ville, de la decouvrir et d'y faire son nid. Mais ce sont des reflexions de lundi matin......il faut être heureux pour elle qui va où elle revait d'aller.
Rédigé par : Rino | 21 janvier 2008 à 11:04
C'est adorable. Merci Cécile!Ouiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!! : (
Rédigé par : Kate | 22 janvier 2008 à 11:31